Cher Docteur,
Voyez-vous, c'est embarrassant et le mot est faible. Je devrais dire humiliant, ça empêche de vivre.
Parfois, je peux rester des heures tranquille, et sans même y penser, surtout si j'ai bu du vin ou de l'alccool (ce qui,pour d'autres raisons, m'est formellement interdit... ça bloque ... et ce serait pour le mieux.
Mais si je me suis tenu à l'eau, comme vous me le conseillé, c'est la débacle ...Deux, trois, quatre fois dans l'heure...une véritable fontaine Wallace.
Quand je sors de la voiture, à cause du changement de position.
Dehors, si le froid est vif ou si j'entends le bruit d'un robinet qui coule, parfois même l'eau qu'on verse dans un verre ou la baignoire qui se remplit ... Il m'est impossible de m'arrêter comme si l'ordre venait d'ailleurs. Et je pisse, n'importe où. Celà m'arrive dans la rue et je dois prévoir des escales de "dégagement " quand je vais au marché.
En visite chez des amis où il vous faut repèrer en toute discrétion le coin de jardin, au pire un vase ou un bac à fleurs, l'évier de la cuisine, parce que les toilettes sont occupées. Et si l'évier est en innox : roulement de tambour, bruit de pluie sur un toit en taule en période de mousson ... mais, excusez-moi. je dois m'absenter quelques minutes pour la raison que vous savez ..l'alerte est passée.
Mouiller son pantalon, là, sur le canapé du salon alors que tout le monde le petit doigt en l'air et la mine réjouie boit le thé en se disant des choses aimables.
Non, Docteur, vous ne pouvez savoir ce qu'est la vie d'un martyre de la prostate.
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